Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Que la paix et le salut de Dieu soient sur notre bien-aimé prophète Mohamed
Monsieur Naam Miyara, Président de la Chambre des Conseillers du Royaume du Maroc, Président de l'Association des Sénats, Conseils de Choura et Conseils équivalents en Afrique et dans le monde arabe,
Monsieur Emmanuel Senzrouhaguerra, Président du Sénat de la République du Burundi,
Mesdames et Messieurs les présidents et chefs des conseils et délégations membres de l'Association,
Monsieur le Secrétaire Général de l'Association,
Chers collègues,
Mesdames et messieurs,
Après avoir adressé mes sincères remerciements et ma gratitude à la République amie du Burundi, au gouvernement, au parlement et au peuple pour la générosité, la bonne hospitalité et l'accueil chaleureux depuis notre arrivée à Bujumbura et pour la bonne et fructueuse organisation de nos travaux, j'ai l'honneur d'intervenir sur le deuxième thème de la réunion relatif aux répercussions de la crise russo-ukrainienne et ses effets sur les chaînes d'approvisionnement et les prix de l'énergie et des denrées alimentaires.
Le monde est confronté à des conditions difficiles et sans précédent, qui se manifestent par les difficultés persistantes sur la voie de la relance économique et sociale mondiale dans la phase post-Covid 19, d'une part, et par la crise géopolitique dans la région de la mer d'Azov, d'autre part. Les marchés mondiaux de référence ont été affectés par les conséquences négatives de la crise russo-ukrainienne, notamment au niveau des chaînes d'approvisionnement, dont les chaînes ont connu un déséquilibre majeur qui a profondément affecté l'équilibre des chaînes de valeur mondiales, et un état d'inflation qui a eu un impact négatif sur les équilibres macroéconomiques et les politiques monétaires des pays du monde ainsi que sur la résilience financière, les contrats souverains et privés de toutes sortes et le système commercial international.
Les marchés de l'alimentation et de l'énergie ont connu des cas inhabituels de prix élevés, étant donné l'état d'incertitude économique et l'incertitude causée par la crise géopolitique, ce qui s'est reflété dans les prix de l'énergie, qui ont parfois dépassé le double ou plus, notamment pour le gaz liquéfié, les contrats à terme sur le pétrole, les dérivés du pétrole raffiné, de toutes sortes, principalement parce que l'énergie est devenue une dimension du conflit géostratégique entre la Russie et l'Occident.
Selon une série de rapports techniques et de recherche, les prix de l'énergie devraient atteindre des niveaux record au cours de la prochaine saison hivernale, alors que la crise géopolitique s'aggrave et que la demande augmente par le biais des contrats à terme sur l'énergie et que les principaux pays continuent d'accumuler des réserves à des taux élevés qui exercent une pression sur les marchés et le système de demande mondial.
Mesdames et messieurs,
La guerre en Ukraine a contribué à l'aggravation de la crise mondiale de la sécurité alimentaire, en raison de la position importante de la Russie et de l'Ukraine sur les marchés alimentaires mondiaux. Selon les données de la plateforme statistique mondiale STATISTA, l'Ukraine et la Russie sont les principaux producteurs de blé, d'orge et de maïs, représentant une part moyenne (combinée) de 27, 23 et 15 % des exportations mondiales entre 2016 et 2020, respectivement. Les deux pays représentent également environ 12 % des exportations mondiales de colza et 10 % des graines de tournesol, et il est également enregistré que le Programme alimentaire mondial lui-même s'approvisionne en céréales à hauteur de 50 % dans la région de l'Ukraine et de la Russie et qu'il est désormais confronté à une augmentation significative des coûts dans le cadre de ses efforts pour faire face aux urgences alimentaires dans le monde. En plus de cette crise géopolitique, certains pays comme l'Inde, la Chine et l'Indonésie se préparent à restreindre leurs exportations d'huiles, de blé et de sucre vers le reste du monde, ce qui fera de l'inflation alimentaire et du faible accès à la nourriture les principaux enjeux de la prochaine étape dans le monde.
En conséquence directe de tout ce qui précède, les prix des denrées alimentaires ont augmenté en moyenne d'environ 40% pour le blé, l'orge, du maïs, le sucre et les céréales, et certains pays souffrent de problèmes d'accès à ces produits et connaissent d'importantes pénuries d'approvisionnement, ce qui menace sérieusement la capacité de plusieurs pays à assurer leur sécurité alimentaire, notamment dans notre continent africain et dans notre région arabe.
Cette situation confirme que la question de l'énergie et de l'alimentation sera le défi le plus important de l'agenda international en général et de l'agenda afro-arabe en particulier. Cela nous oblige à réfléchir à un système de solidarité commune efficace pour traverser pacifiquement cette épreuve humanitaire difficile et assurer l'émergence d'une coopération arabo-africaine qui renforce la sécurité stratégique, surtout à la lumière du grand déséquilibre mondial des chaînes d'approvisionnement et de l'émergence de nouvelles zones de conflit qui menacent les voies d'approvisionnement mondiales.
Cette crise et l'impact de la pandémie ont accéléré l'émergence de chaînes de valeur régionales au lieu de la chaîne de valeur mondiale dans laquelle le système industriel mondial fonctionnait avant 2020. Ce constat exige plus que jamais l'intensification des efforts pour construire des blocs régionaux forts et efficaces, unifier les stratégies et renforcer les capacités de négociation sur les marchés et avec les partenaires commerciaux pour défendre nos intérêts et ceux des entreprises africaines et arabes.
Je réitère mes remerciements et ma gratitude au Sénat de la République du Burundi pour ce que tout a été fait pour que cette réunion importante soit un succès.
Je vous remercie de votre attention