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Discours du président de la Chambre des Conseillers sur : "La situation des droits des enfants détenus dans les camps de Tindouf et les mécanismes internationaux de protection des droits de l'enfant".

2023-07-07
Discours du président de la Chambre des Conseillers sur : "La situation des droits des enfants détenus dans les camps de Tindouf et les mécanismes internationaux de protection des droits de l'enfant".

Monsieur le président de l'association "Badael" pour les enfants et les jeunes ;

Monsieur le Directeur du Partenariat et du Dialogue à la Délégation Ministérielle aux Droits de l'Homme

Monsieur le Directeur de la Protection de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées au Ministère de l'Solidarités, de l'Insertion Sociale et de la Famille

Mesdames et Messieurs,

Tout d'abord, je tiens à vous souhaiter la bienvenue, au nom du président de la Chambre des Conseillers, au sein de notre Chambre qui accueille les travaux de ce colloque national sur : "La situation des droits des enfants détenus dans les camps de Tindouf et les mécanismes internationaux de protection des droits de l'enfant", organisé par l'Association Badael pour l'enfance et la jeunesse. Premièrement, à l'occasion de la célébration du 32ème anniversaire de la Journée internationale des droits de l'enfant, qui est célébrée chaque année le 20 novembre, et qui a été commémorée le mois dernier de cette année, puisque le thème de la célébration de 2021 était : "Un avenir meilleur pour chaque enfant." Deuxièmement, cette journée coïncide avec le 73ème anniversaire de la publication de la Déclaration universelle des droits de l'homme, que nous commémorons en ce jour, le 10 décembre de chaque année. Ces deux événements internationaux constituent une étape importante pour évoquer la situation des droits de l'homme en général dans les camps de la honte de Tindouf, et en particulier la situation des enfants marocains détenus dans ces camps.

Comme tout le monde le sait, les personnes détenues dans les camps de la honte de Tindouf sont exposées aux violations les plus odieuses de leurs droits fondamentaux depuis près de cinq décennies, et cela s'applique principalement et surtout aux enfants de ces camps, qui sont enrôlés de force par le Polisario ou déportés à Cuba pour y recevoir un entraînement militaire et une formation idéologique. Ils sont également enrôlés dans des formations qui promeuvent la violence, la guerre et la haine, et les jettent dans des combats et des conflits armés pour mener des opérations suicides, et ceci est confirmé par divers rapports d'organisations internationales, et a été exposé par de nombreux médias internationaux et prouvé par les témoignages de citoyens de retour au pays.

Il n'est un secret pour personne que cela constitue l'une des plus graves violations des droits de l'homme commises sur le territoire algérien, en particulier de la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant et de son protocole facultatif concernant la participation des enfants aux conflits armés.

Mesdames et Messieurs,

Le droit international a accordé aux enfants une protection spéciale dans les conflits armés. Pourtant, ils sont souvent recrutés par de nombreux groupes armés, séparés de leur famille, enlevés de leur domicile ou soumis à des meurtres, des mutilations, des agressions sexuelles ou d'autres formes d'exploitation. Ces pratiques sont interdites par la Convention relative aux droits de l'enfant, la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant et le Statut de la Cour pénale internationale.

Il existe une affirmation et un consensus selon lesquels le recrutement d'enfants, obligatoire ou volontaire, dans des forces ou des groupes armés constitue un crime de guerre dans les conflits armés internationaux et non internationaux, et nous rappelons ici que le Conseil de sécurité des Nations unies a fermement condamné le recrutement et l'utilisation d'enfants par toutes les parties concernées dans une résolution adoptée dans les conflits armés en 1999, et a exigé la cessation immédiate de ces pratiques et l'adoption de mesures spéciales pour protéger les enfants, qu'il considère comme une violation du droit international

Malheureusement, le groupe séparatiste Polisario continue de violer toutes les normes et tous les traités internationaux relatifs à cette question, en forçant les enfants des camps de Tindouf à porter les armes, en les recrutant et en les forçant à participer aux hostilités, au mépris flagrant de toutes les résolutions du Conseil de sécurité et des traités internationaux. Au contraire, ce groupe séparatiste fait la promotion d'une série de vidéos documentant le recrutement d'enfants et les incitant à prendre les armes, ce qui est considéré comme un crime international et une violation du droit international qui interdit l'implication d'enfants dans les conflits armés selon le deuxième paragraphe de l'article 77 du Protocole additionnel de 1977 à la Convention de Genève de 1949, et l'article 38 de la Convention relative aux droits de l'enfant de 1989, ainsi que le Protocole facultatif de 2000 à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant la participation des enfants aux conflits armés, qui interdit la participation des enfants de moins de 18 ans aux hostilités et appelle à l'élimination urgente du recrutement et de l'utilisation des enfants dans les conflits armés.

Mesdames et Messieurs,

Cette situation cruelle et inhumaine nous oblige, en tant qu'institutions officielles, ainsi que les organisations nationales et internationales de défense des droits de l'homme, à alerter la communauté internationale, en tête de laquelle le Comité des droits de l'enfant des Nations unies, sur cette situation tragique des enfants détenus dans les camps de Tindouf, qui constitue une violation flagrante de toutes les normes, lois et valeurs.

Or, le représentant de notre pays auprès des Nations unies, M. Omar Hilal, avait déjà, en novembre 2021, "souligné devant la quatrième commission de l'Assemblée générale des Nations unies la nécessité d'empêcher l'Algérie et le Front Polisario de transformer les enfants du Sahara en 'futurs terroristes potentiels'", le Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, ces dernières années, a déjà exprimé sa "profonde préoccupation" face à la dégradation de la situation des enfants du Sahara aux camps de Tindouf , qui risquent d'être recrutés par des groupes terroristes opérant dans la région.

À cette occasion, nous réaffirmons l'appel lancé précédemment par le représentant de notre pays auprès des Nations Unies pour que la communauté internationale demande au pays hôte " l'Algérie " de mettre fin à l'envoi des enfants de Tindouf dans les camps d'entraînement militaire, et de leur permettre la scolarisation dans les écoles financées par l'UNICEF et les organisations internationales non gouvernementales dans les camps de Tindouf. Nous appelons également les Etats à mettre fin à ces pratiques et à fournir la protection et l'assistance nécessaires aux enfants. Nous affirmons ici que le voisin de l'Est doit porter l'entière responsabilité devant la communauté internationale et doit être tenu pour responsable car l'exploitation de ces enfants a lieu sur son territoire.

Nous demandons également l'ouverture d'une enquête internationale sur la situation des enfants détenus dans les camps de Tindouf, ainsi qu'une intervention urgente pour mettre un terme aux atrocités et aux violations subies par nos frères détenus dans les camps de la honte sur le territoire algérien. Nous demandons également à la communauté internationale de surveiller la situation sur place, notamment à la lumière de la transformation progressive du Polisario en une organisation de soutien au terrorisme.

Nous demandons également que les mesures nécessaires soient prises et que les responsables de ces graves violations des droits de l'homme soient poursuivis, ainsi que de travailler à briser le mur du silence que le groupe séparatiste Polisario insiste à imposer autour des camps afin de maintenir leurs résidents en détention, de lever l'injustice à l'encontre de nos frères détenus dans les camps de Tindouf, et de permettre et d'habiliter les enfants à retourner avec leurs familles dans la patrie.

Enfin, je vous remercie de votre aimable attention et souhaite plein succès à ce colloque, en espérant qu'il débouchera sur des conclusions et des recommandations qui nous permettront de poursuivre le plaidoyer sur la question des droits de l'homme en général et la situation des enfants en particulier dans les camps de la honte et de l'humiliation.

Que la paix et la miséricorde de dieu soit avec vous