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cerémonie d’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2022 du Parlement de la Communauté Economique des Pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

2022-11-29
Louange à Dieu, Prière et Salut sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons
 
Excellence, Dr. Sidie Mohamed TUNIS, Président du Parlement de la Communauté Economique des Pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), 
Honorables Présidentes et Présidents de Parlements, (à confirmer)
Honorables membres de Parlements nationaux, membres du Parlement de la CEDEAO,
Mesdames et Messieurs,
 
« Il est beau le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé !». Ce sont là les premiers mots prononcés par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, devant le Sommet des Chefs d’État de l’Union africaine (UA), tenu le 31 janvier 2017 à Addis Abeba. 
En rappelant, ici et maintenant, ces mots extrêmement puissants, devant vous, je me permets, d’en vivre intensément chaque lettre, car, comme l’a dit Sa Majesté le Roi ce même jour, « Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m’avez tous manqué… ». C’est donc, naturellement, avec une grande émotion et une immense reconnaissance, que j’adresse mes plus vifs remerciements au Parlement de la Communauté Économique des Pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à son Président, l’honorable Dr. Siddie Mohamed Tunis, pour l’aimable invitation qui m'a a été adressée pour prendre part à la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire de Novembre 2022 de cette prodigieuse institution. Je me sens sincèrement en famille, parmi les miens. Qu’il me soit permis de vous exprimer mon grand honneur d’être parmi vous, de vous féliciter pour l’excellente organisation, et vous remercier pour l’hospitalité et l’accueil si chaleureux qui nous ont été réservés dès notre arrivée à Abuja.
 
Honorables Présidentes et Présidents de Parlements,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
 
C’est, animé des mots de SM Le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, dans son discours du 6 novembre 2022 adressé à la Nation, un discours qui a une résonnance continentale incontestable, que je voudrais initier ma première prise de parole au sein de cette honorable institution. Sa Majesté dit, en parlant du projet du Gazoduc Nigéria-Maroc : « Notre souhait est qu’il soit plus largement un projet stratégique profitable à l’ensemble de la région de l’Afrique de l’ouest, dont la population dépasse 440 millions d’habitants. En effet, outre le Maroc et la Mauritanie, ce Gazoduc offre aux quinze pays de la CEDEAO, des opportunités et des garanties en matière de sécurité énergétique et de développement socio-économique et industriel »
 
Votre session se déroule dans un contexte régional et international très particulier. Nous sommes tous, aujourd’hui, et ensemble face à de nombreux défis à caractère multidimensionnel, tous liés à une géopolitique très complexe, et aux conséquences économiques et sociale de la pandémie du covi19. Il s’agit aussi de répondre à l’impératif de la promotion de la sécurité, la paix et la stabilité, la sécurité sanitaire, alimentaire, énergétique et hydrique, le changement climatique et ses conséquences sur nos économies, la promotion de la jeunesse, la gestion de la migration et le développement durable.
 
Ce sont des sujets et des questions qui nous interpellent tous, par leur importance et leur urgence, mais également par le destin et l’avenir commun qui est le notre.
 
Honorables Présidentes et Présidents de Parlements,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
 
Les relations entre le Maroc et les pays de la CEDEAO, reposent sur des liens culturels, spirituels et civilisationnels profonds. Elles sont régies par les valeurs de solidarité, du respect mutuel et de lutte commune pour la consolidation de la paix et de la stabilité. Ces relations ne datent pas d’aujourd’hui, le Maroc a des prolongements subsahariens avérés et a tissé historiquement des liens solides avec les pays de la région. 
 
Ces relations historiques ont été appuyées par les visites effectuées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans plusieurs pays de la CEDEAO, ainsi que par celles effectuées par ses frères et amis dans notre pays. Ces visites ont été couronnées par la conclusion et la signature de plusieurs conventions et accords de coopération dans le cadre d'un partenariat basé sur la solidarité partagée, le co-développement et une coopération sud-sud renouvelée. Ces accords visent la réalisation de plusieurs projets communs de grandes portées économiques et sociales dans des secteurs variés allant de l’agriculture, des infrastructures, des finances, des télécoms, de l’énergie et des mines et de la formation des cadres.
Le Maroc entretient également des relations institutionnelles avec la CEDEAO, dont il jouit d’un statut d’observateur depuis 2005. Dans ce cadre, le Maroc est déjà en action à la faveur de cet ensemble stratégique dont il se sent partie prenante. S’agissant du projet de Gazoduc Nigéria-Maroc, le Mémorandum d’entente a été signé récemment à Rabat, avec la CEDEAO et, à Nouakchott avec la Mauritanie et le Sénégal. Ces étapes constituent un jalon essentiel dans le processus de réalisation du projet.
Au cours de cette période, notre pays a été honoré de participer à plusieurs réunions de votre auguste organisation et de contribuer à ses activités. Cette dynamique souligne l’intérêt crucial qu’accorde le Maroc à vos pays, au continent africain et à la coopération Sud-Sud.
 
 
Honorables Présidentes et Présidents de Parlements,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
 
Comme vous le savez, la diplomatie économique est devenue un crédo incontournable face aux impacts de la mondialisation sur les relations internationales et sur les économies nationales et régionales, en particulier. Et c’est là où  la coopération Sud-Sud prend tout son sens. La coopération et les relations win-win représentent une nouvelle stratégie pour consolider l’intégration régionale. 
Dans ce sens, le renforcement des relations économiques, commerciales et la consolidation des investissements entre le Maroc et les pays de la CEDEAO, ne sont plus l’apanage des discours, mais une réalité concrète que nous exerçons tous les jour. De la même manière, pour le Maroc, la coopération Sud–Sud n’est plus un simple slogan, mais une nécessité impérieuse, imposée par l’acuité et l’ampleur des défis qui se posent à nos pays. 
 
De fait, il est impossible de compter sur les formes traditionnelles de coopération, qui sont désormais incapables de répondre aux besoins croissants de nos peuples, eux-même de plus en plus exigeants. C’est pourquoi le Maroc s’attache, à mettre en place des projets concrets, dans les secteurs productifs, vecteurs de croissance et créateurs d’emplois, et impactant directement la vie des citoyens. Cette réalité trouve son illustration dans l’évolution et la diversification des partenariats qui unissent le Maroc à un certain nombre de pays de la CEDEAO et qui portent sur le développement humain et divers domaines sociaux, économiques et religieux. 
 
Plusieurs opportunités de complémentarité économique existent entre le Maroc et les pays de la CEDEAO dans divers secteurs prometteurs. En effet au-delà du commerce classique, les liens durables tissés entre les entreprises et les investisseurs du Maroc et celles de la région de la CEDEAO, sont des projets porteurs de forte valeur ajoutée de part et d’autre et forment un socle solide et crédible pour la diversification des relations économiques.
 
Ainsi, ces dernières années, le Maroc et les pays de la région sont animés par une importante dynamique en matière d’investissements dans les infrastructures. Plusieurs mégaprojets ont vu le jour en matière de transport terrestre, portuaire et aérien, ou encore en matière d’énergie. J’irai même plus loin, les nouvelles infrastructures africaines n’ont rien à envier au reste du monde. Le nouveau régionalisme est motivé par les externalités positives et les économies d’échelles que la proximité géographique est susceptible d’engendrer, et que seules les infrastructures infrarégionales peuvent garantir.
 
Honorables Présidentes et Présidents de Parlements,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
 
Un autre domaine, important dans la coopération entre le Maroc et les pays de la CEDEAO est le domaine sécuritaire, car comme vous le savez, la paix est préalable à tout développement. Dans ce cadre, le Maroc est animé par une véritable démarche de coopération et un esprit de partage, l’approche marocaine dans le domaine sécuritaire s'articule sur trois piliers indissociables, à savoir: la sécurité, le développement humain et la formation. Cela dit, la dimension sécuritaire reste cruciale, mais insuffisante. Le développement humain demeure la clé de la durabilité de l’action, notamment contre le terrorisme. 
 
A cet égard, il y a lieu de souligner que la CEDEAO, de part sa position géostratégique, est l’espace le mieux adapté pour faire face aux défis de la sécurité au Sahel, car elle dispose d’un capital multidimensionnel, lui permettant d’être le leader dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la région.
 
 
 
Honorables Présidentes et Présidents de Parlements,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
 
Sans aucun doute, la diplomatie parlementaire joue dorénavant un rôle irréfragable dans le renforcement de la coopération et la convergence des positions. D’abord sur les questions bilatérales et régionales, ainsi que dans l'examen des moyens de développer les relations économiques, commerciales et humaines, mais également dans le but d’investir des possibilités prometteuses dans la coopération.
 
La Chambre des Conseillers du Royaume du Maroc a toujours veillé à renforcer ses relations avec le Parlement de la CEDEAO. Dans ce sens, en octobre 2017 les deux institutions ont signé une convention de coopération afin de renforcer les relations d'amitié exceptionnelles et historiques unissant nos pays et nos peuples, les objectifs de cette convention ont été consolidés à travers la signature de la « Déclaration de Laâyoune », qui a couronné la visite importante de Son Excellence M. Sidie Mohamed Tunis au Maroc, en février dernier, une déclaration qui s’articule sur l’impératif de la co-construction et la coopération étroite entre notre institution et le Parlement de la CEDEAO. De cette manière, nous tirerons ensemble profit de toutes les opportunités offertes en vue de consolider et d’approfondir la coopération parlementaire entre nos deux institutions.
 
Cette prise de conscience est garante des relations économiques et commerciales entre le Maroc et les pays de la CEDEAO. Nous capitaliserons sur les opportunités mutuelles et nous saurons exploiter la valeur ajoutée du partenariat parlementaire entre la Chambre des Conseillers et le Parlement de la CEDEAO. Echange d’expériences et partage d’expertises dans les domaines de l’action parlementaire est la voie que nous empruntons désormais, notamment sur les questions régionales et des sujets d'intérêt commun. Cette déclaration permettra sans doute l’élargissement de la consultation entre les deux institutions législatives dans l’intérêt commun de nos pays frères et amis.
 
 
 
Honorables Présidentes et Présidents de Parlements,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
 
Par ses défis, cette époque est immense, je le pense, moi qui ne suis rien, dans ce vaste moment de l’histoire mondiale, j’ai le droit de le dire : rien ne se fera sans une identité africaine forte, éveillée et affirmée. L’Afrique est grande, grande par ses femmes et ses hommes, grande par son économie renouvelée et téméraire, grande par sa subtile éloquence, grande par sa poésie et par ses arts. Je crois à l’identité africaine, faite de principes et de valeurs qui se sont forgées au cours d’une histoire millénaire. Je crois que nos valeurs sont universelles et qu’elles arborent une grande idée de la femme et de l’homme. 
 
L’Afrique est spirituelle, elle défie les âges et le temps. L’Afrique est sentiment, elle défie la toute-puissance de la raison. L’Afrique est multiple, féroce et insaisissable. L’Afrique est éclatante de jeunesse, tout en s’inspirant de la sagesse des anciens. L’Afrique est heureuse, elle transforme ses douleurs dans les vibrations de son art et sa culture. Si, nous tous, ne sommes pas prêts à chérir cette Afrique, à l’étreindre de toute la force notre ADN, nos efforts seront vains. De fait, la responsabilité nous incombe à nous, élus de nos nations, pour enrichir notre identité continentale et à assimiler l’âme africaine : dans notre société, dans nos entreprises, dans nos écoles, dans nos entreprises, dans nos foyers
 
Honorables Présidentes et Présidents de Parlements,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
 
Je voudrais clore mon allocution avec un passage du discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lors du retour de notre pays à sa famille institutionnelle africaine en janvier 2017: « Nous, peuples d’Afrique, avons les moyens et le génie ; et nous pouvons ensemble, réaliser les aspirations de nos peuples… », 
Je vous remercie encore une fois pour votre aimable invitation, je vous souhaite beaucoup de succès dans vos travaux. Merci pour votre aimable attention.
 
Wassalamou alaikoum warahmatou Allahi wa barakatouh